Des jeunes filles, âgées de 12 à 19 ans, originaires du nord du Bénin : voici le Star Feminine Band, un groupe à nul autre pareil, qui vient de sortir son deuxième album, « In Paris », après avoir été repéré par un label français, Born Bad Records. Une histoire comme il en existe peu, sur fond d’engagement et de féminisme.

Il y a une forme de rythme imparable dans la musique du Star Feminine Band, entre énergie folle et positivité quasi-constante. Pourtant, ce groupe de jeunes Béninoises, toutes originaires de Natitingou dans le nord-ouest du pays, n’avait encore jamais fait de musique il y a de cela six ans.

À l’époque, elles sont recrutées sur communiqué par le musicien André Balaguemon, qui leur colle des instruments modernes entre les mains. Dorcas et Sandrine, deux des membres du groupe, s’en souviennent : « Nous touchions pour la première fois à la guitare ou la batterie, donc au début c’était un peu difficile ». Depuis, elles ont été repérées par le formidable et aventureux label français Born Bad Records , ont joué aux Trans Musicales ou aux Eurockéennes . Depuis leur premier concert devant leur famille, elles ne cessent d’étonner leur communauté, peu habituée à voir des femmes, d’autant plus mineures, chanter et jouer de la musique.

Car plus que la musique, il y a le fond. Les huit jeunes filles, âgées aujourd’hui de 12 à 19 ans, abordent des sujets tabous chez elles, dans une société très sclérosée. Sur ce deuxième album, elles chantent désormais aussi en anglais, signe évident de l’universalité de leur message, et leur récente nomination en tant qu’ ambassadrices de l’Unicef ne dit pas autre chose.