L’acteur britannique Dev Patel vient d’accomplir un véritable exploit avec « Monkey Man », son premier long-métrage en tant que réalisateur. Un film d’action brut et sanglant mâtiné d’un profond désir de vengeance, qui aurait pu ne jamais voir le jour. Entre les défis financiers et les imprévus du Covid-19, les galères se sont enchaînées jusqu’aux dernières semaines précédant le tournage. Dans une session Reddit, Patel s’est confié sans détour sur les immenses difficultés rencontrées et les moyens de fortune déployés pour sauver son « bébé ».

Un scénario du diable qui manque de tout faire capoter

Sitôt que ses financiers envisagent de le lâcher et que les frontières se ferment avec la pandémie, Dev Patel doit réagir au pied levé. Exit le tournage en Inde, l’équipe doit se replier en Indonésie dans l’urgence. Faute de moyens pour engager des figurants, le comédien n’a d’autre choix que de récupérer qui il peut.

« J’ai fini par mettre tous les costumiers, le type de l’éclairage, les comptables etc. devant la caméra », raconte-t-il.

Une première démonstration d’ingéniosité, loin d’être la dernière.

Bricolages en série sur “un tournage du pauvre”

Fan de cinéma d’action asiatique comme Old Boy ou les longs-métrages de Park Chan-wook, Dev Patel ne compte pas sur les câbles pour réaliser ses cascades. Après avoir avoué s’être cassé la main dès le premier jour de tournage l’acteur témoigne ensuite avoir « recollé les morceaux d’une table brisée » à mains nues après une scène musclée, faute de budget suffisant pour renouveler le mobilier de plateau.

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Lorsque les caméras professionnelles sont hors-service, le réalisateur débutant n’hésite pas à boucler certaines prises avec son smartphone. Quand une grue se casse, une « caméra pendulaire » est créée de toutes pièces avec des cordes pour poursuivre le tournage en pleine cohue.

Bref, le tournage n’était clairement pas une sinécure mais l’acteur/réalisateur s’est accroché et a réussi à mener son projet à bien.

Le salut venu d’un expert du thriller horrifique

Malgré toutes les réparations et rustines de fortune, le film aurait pu s’arrêter net sans le flair de Jordan Peele. Le réalisateur horrifique de Nope, Us et Get Out repêche le projet de son quasi-naufrage après avoir vu les premières images.

Sous le charme de ce « John Wick de Mumbai » comme il le surnomme, Peele se porte finalement volontaire pour produire le film et lui assurer une sortie au cinéma. Une bouée de sauvetage indispensable qui offre à Monkey Man une chance de rencontrer son public.

Une première prometteuse pour l’ex-Slumdog Millionaire

Passé la case du festival SXSW où les retours ont été encourageants, tout semble désormais réuni pour la réussite. Le 17 avril, Monkey Man débarque dans les salles obscures françaises, porté par l’énergie brute et la rage d’un Dev Patel qui vient de traverser sa première grande épopée de réalisateur.

Et si jamais la performance convainc, une suite n’est pas à exclure. Lors d’une interview avec Variety, l’acteur s’est dit ouvert à développer un nouveau volet dédié cette fois à l’inclusion et la représentation trans.

 

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