Sorti en 1998, Le dîner de cons est rapidement devenu un classique du cinéma français. Cette comédie hilarante de Francis Veber, portée par le duo Jacques Villeret et Thierry Lhermitte, a marqué toute une génération. Si vous pensez tout savoir sur ce long-métrage culte, détrompez-vous ! Voici 10 anecdotes méconnues qui vous feront voir le film d’un autre œil.
1. Steven Spielberg voulait réaliser l’adaptation américaine du Dîner de cons
Le succès du Dîner de cons a rapidement dépassé les frontières de l’Hexagone. Outre-Atlantique, le film a attiré près de 900 000 spectateurs.
Un exploit qui n’a pas laissé indifférent Steven Spielberg. Après avoir visionné le long-métrage en séance privée, le célèbre réalisateur s’est dit enchanté et a souhaité en faire un remake américain. Un projet qui ne verra finalement pas le jour, malgré plusieurs tentatives avortées. Il faudra attendre 2010 pour que Jay Roach réalise The Dinner avec Steve Carell.
2. Les dîners de cons existaient vraiment et se tenaient chez Castel à Paris
Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, les dîners de cons ont réellement existé. C’est Jacques Martin qui a mis la puce à l’oreille de Francis Veber.
L’animateur participait régulièrement à ce genre de soirées organisées au restaurant Castel, dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Une fois, son « con » attitré est tombé malade et il a dû lui trouver un remplaçant au pied levé. Une anecdote qui a directement inspiré le scénario du film.
3. Avant Castel, ce sont les surréalistes qui organisaient les premiers dîners de cons
Si Jean Castel a popularisé le concept, l’origine des dîners de cons remonte aux années 1920. C’est André Breton, figure de proue du mouvement surréaliste, qui aurait initié ces soirées loufoques.
Le principe ? Chaque participant venait accompagné de l’invité le plus stupide possible. Celui qui avait dégoté le roi des cons recevait les félicitations de ses comparses. Un jeu cruel qui a ensuite été repris par les habitués de chez Castel.
4. Le Dîner de cons devait d’abord être une pièce de théâtre à Broadway
Avant de devenir un film à succès, Le Dîner de cons était destiné aux planches. Dans les années 80, Francis Veber s’installe à Los Angeles où il officie comme script doctor.
Las des échecs des remakes américains de ses comédies, il se remet à l’écriture. Son projet ? Exporter le concept du Dîner de cons à Broadway. Mais personne n’est intéressé. De retour en France, il propose la pièce à Jean-Paul Belmondo qui l’accueille à bras ouverts dans son Théâtre des Variétés.
5. Pierre Richard a failli incarner François Pignon
Difficile d’imaginer un autre acteur que Jacques Villeret dans la peau de l’attachant François Pignon.
Pourtant, le rôle a bien failli échapper à l’inoubliable François Pignon du Dîner de cons. Pierre Richard, qui avait déjà joué les idiots magnifiques pour Francis Veber dans La Chèvre, était sur les rangs. Mais le réalisateur lui a préféré Jacques Villeret, son premier choix pour le rôle. Un choix plus que judicieux au vu du résultat à l’écran.
6. Les acteurs n’ont pas eu la vie facile pendant le tournage
Si à l’écran tout semble couler de source, les coulisses du tournage étaient nettement moins joyeuses.
« Sur le tournage, on ne s’est pas amusés du tout. C’est tellement mathématique de réaliser une comédie aussi calibrée », avoue Francis Veber.
Même son de cloche du côté de Thierry Lhermitte : « C’est très dur. On est aux ordres, un instrument entre les mains de Francis… ». Un travail de précision qui n’a cependant pas empêché quelques fous rires mémorables.
7. La scène culte de « Juste Leblanc » a provoqué une crise de rire sur le plateau
C’est LA séquence culte du film. Quand François Pignon doit appeler Juste Leblanc pour obtenir des informations, s’ensuit une scène d’anthologie qui a fait hurler de rire les spectateurs.
Et ils n’étaient pas les seuls ! Francis Veber raconte que pendant le tournage, « le scripte a tellement ri qu’il a dû quitter le plateau à trois reprises ». L’hilarité était telle lors des projections que « les gens riaient en tapant des pieds ». Un moment de pure comédie.
8. Une anecdote personnelle de Francis Veber se cache dans le film
Pour écrire Le Dîner de cons, Francis Veber s’est inspiré de ses propres mésaventures. Le réalisateur raconte avoir lui-même dîné avec un « con » qui l’a assommé pendant des heures avec des histoires sur le génocide arménien.
Énervé, Veber a voulu se plaindre à un ami, mais s’est trompé de numéro et a déversé sa bile… à l’intéressé ! Pour s’excuser, il l’a réinvité à dîner. Malheureusement pour lui, le type a remis le couvert avec ses histoires sans fin. Une soirée cauchemardesque dont il a tiré le meilleur.
9. Le nom du Dr Sorbier cache un clin d’œil à La Cage aux Folles
Les plus fins limiers auront peut-être remarqué un détail amusant dans Le Dîner de cons.
Quand Marlène cherche le numéro du Dr Sorbier dans l’annuaire, le nom du médecin apparaît juste en dessous de celui de Marlène Sasseur. Pourquoi avoir rebaptisé le personnage, qui s’appelait Dr Archambault dans la pièce ? Tout simplement car dans la version théâtrale, Marlène prétend être la sœur de Pierre Brochant, ce qui entraîne un long quiproquo. Pour raccourcir ce passage dans le long-métrage, son nom de famille devient simplement « Sasseur« .
Ce changement a eu un impact collatéral sur le patronyme du médecin de Pierre Brochant. Initialement appelé « Archambault« , il est rebaptisé « Sorbier » afin de se retrouver juste en dessous de « Sasseur » dans le répertoire téléphonique, permettant ainsi une petite blague supplémentaire.
10. Francis Veber rend hommage à Jean Poiret dans le film
Francis Veber avait collaboré avec Jean Poiret, auteur entre autres de Joyeuse Pâques et Douce-amère, pour l’adaptation au cinéma de La Cage aux folles à la fin des années 70. Dans Le dîner de cons, le réalisateur a tenu à saluer la mémoire de cet ami et mentor décédé en 1992.
Un discret clin d’œil lui est adressé via un livre abandonné sur la table de Pierre Brochant (interprété par Thierry Lhermitte) et sobrement intitulé « Poiret« . Un hommage subtil à cet immense acteur et dramaturge qui a marqué le théâtre et le cinéma français.