Le film La Couleur pourpre, réalisé par Steven Spielberg, est un chef-d’œuvre acclamé qui a pourtant été ignoré par les Oscars en 1986 malgré ses onze nominations. L’œuvre a suscité des critiques, dont certaines ont été directement adressées au réalisateur lui-même. Dans cet article, nous explorerons les réactions autour du film, le parcours tumultueux qu’il a connu et le regret exprimé par Spielberg lui-même.
Un récit poignant et engagé
La Couleur pourpre raconte l’histoire de deux sœurs, Celie et Nettie, évoluant dans le Sud profond des États-Unis. Séparées dès leur adolescence en raison de la brutalité de « Monsieur », un fermier qui a acheté Celie plus qu’il ne l’a épousée, les deux femmes font face à des années de souffrance et d’intolérance. Le film, adapté du livre d’Alice Walker, a marqué un tournant dans la filmographie de Spielberg en explorant des thèmes adultes et bouleversants.
Les Oscars et la controverse
Bien que La Couleur pourpre ait été largement reconnu par les nominations aux Oscars, il n’a remporté aucune statuette lors de la 58e cérémonie en 1986. Cette situation a suscité l’indignation du réalisateur, qui n’a même pas été nommé dans la catégorie du Meilleur réalisateur. Il est intéressant de noter que le film précédent de Spielberg, Le Tournant de la vie, avait également été nominé dans dix catégories en 1977 sans remporter de récompense, ajoutant ainsi une nouvelle déception à sa carrière.
Relations complexes et regrets
L’auteure du livre, Alice Walker, entretenait des relations ambivalentes avec l’adaptation cinématographique de son œuvre. Bien qu’elle ait cosigné le scénario du film et apprécié Spielberg en tant que réalisateur, elle avait des inquiétudes quant à la fidélité de l’adaptation. Cependant, avec le temps, elle a fini par apprécier le film, allant même jusqu’à préférer l’adaptation musicale réalisée en 2005.
Spielberg lui-même a été critiqué pour avoir réalisé un film sur un sujet qui ne lui était pas propre en tant que réalisateur blanc. Certaines critiques ont remis en question sa capacité à comprendre pleinement le drame profond du récit d’Alice Walker. De plus, une autre critique portait sur la façon dont Spielberg a adouci la relation lesbienne entre les personnages de Shug Avery et Celie, comparé au roman original. Le réalisateur a admis avoir été timide dans sa représentation de cette relation, ce qui lui a valu des critiques supplémentaires.
La Couleur pourpre reste un chef-d’œuvre du cinéma salué pour son exploration des thèmes difficiles et sa performance remarquable de Whoopi Goldberg. Malgré son succès auprès du public, le film n’a pas reçu la reconnaissance escomptée aux Oscars, ce qui a suscité des controverses et des critiques envers Spielberg. Néanmoins, le film continue de captiver les spectateurs par sa puissance émotionnelle et son engagement social, et il reste une pièce maîtresse de la filmographie du réalisateur.