Mettant en veilleuse ses responsabilités dans l’univers Marvel, l’actrice Elizabeth Olsen, qui joue le rôle de Wanda Maximoff, démontre de nouveau l’étendue de son talent dans la plus récente série de David E. Kelley. Avec leur association brillante, Love & Death nous offre une vision plus humaine de la tragédie de Candy Montgomery dans ce récit criminel fascinant.
L’excitation de l’inconnu
Les amateurs d’histoires criminelles ont déjà eu l’occasion de découvrir cette affaire à travers son adaptation réussie dans une série récente sur Disney+, Candy. Toutefois, Love & Death, contrairement à la version interprétée par Jessica Biel, n’embraye pas directement sur le meurtre de Betty Gore (Lily Rabe), tuée brutalement à coups de hache par sa voisine Candy Montgomery (Elizabeth Olsen) en 1980.
La série commence plutôt à la fin des années 1970 et nous présente la petite communauté religieuse de Wylie au Texas, avant de se conclure avec plusieurs épisodes consacrés au procès très médiatisé de l’accusée devant un jury populaire, ce qui aboutit à un verdict stupéfiant qu’il est préférable de ne pas dévoiler.
Dans cette banlieue résidentielle, l’église occupe une place centrale dans les préoccupations des habitants, mais à l’instar de la série Desperate Housewives (Disney+), cette façade propre sur soi dissimule des individus profondément mécontents de ce que leur propose le rêve américain.
C’est d’abord le cas des femmes, contraintes de rester des mères au foyer qui maintiennent l’harmonie. Cependant, Candy Montgomery ne supporte plus cette vie de femme au foyer et de son mari qui ne s’intéresse plus à elle. Elle souhaite vivre l’ivresse de l’adultère avec l’homme qu’elle convoite tant, Allan Gore (Jesse Plemons).
Entre légèreté et gravité
Avant de relater un crime horrible, Love & Death se concentre d’abord sur une histoire d’amour, à l’inverse de Candy, où l’horreur des événements dominait tout le reste. Candy Montgomery, incarnée par Elizabeth Olsen, est plus humaine, plus complexe et plus déstabilisante que la version interprétée par Jessica Biel, l’actrice réussissant à susciter notre compassion.
Certes, à mesure que la série avance, son comportement devient de plus en plus troublant, mais personne n’interprète mieux cette juxtaposition de légèreté, de gravité et de folie que Elizabeth Olsen alors qu’elle était la figure centrale de WandaVision (Disney+), malgré un genre totalement différent. Les autres membres de la distribution ne sont pas en reste.
Jesse Plemons (Fargo, Black Mirror) et Lily Rabe (American Horror Story, The First Lady) apportent une drôlerie indéniable au couple Gore, alliant bonhommie et timidité, alors que Jesse Plemons est nommé aux Emmy Awards pour son rôle. Dans le rôle de Betty, submergée par son conservatisme, ses frustrations et les attentes de la société envers elle, elle devient de plus en plus désespérée pour concevoir à nouveau. Krysten Ritter (Breaking Bad, Jessica Jones), avec son look 80’s improbable, est également excellente en tant qu’amie franche et confiante de Candy.
Une reconstitution somptueuse
Derrière ce portrait peu flatteur de l’Amérique conservatrice se cache une réflexion profonde sur la condition des femmes grâce à David E. Kelley, le cerveau derrière les sept épisodes. Toujours aussi dynamique, il exploite ici un terrain qu’il connaît bien, situé entre Big Little Lies et The Undoing, deux de ses meilleures séries.
Grâce au professionnalisme et aux ressources de HBO, Love & Death se positionne comme une série historique luxueuse dont chaque décor et costume semble avoir été conçu avec autant de soin qu’un épisode de Mad Men (OCS).
Et il n’est pas surprenant que Love & Death ait fait appel à une réalisatrice ayant travaillé sur le chef-d’oeuvre d’AMC, à savoir Lesli Linka Glatter, également connue pour son travail sur Twin Peaks (Paramount+) et Homeland (Disney+).
Il ne vous reste plus qu’à choisir votre adaptation préférée de l’affaire Montgomery entre Candy et Love & Death, mais de notre côté, nous espérons simplement que Elizabeth Olsen et Jessica Biel seront plus souvent à l’écran à l’avenir.