Le secteur du cinéma français est en pleine mutation. Face à la montée en puissance des plateformes de streaming comme Netflix ou Amazon Prime, le Sénat vient d’adopter une proposition de loi visant à accompagner l’industrie cinématographique hexagonale. L’objectif est de la rendre plus compétitive, en assouplissant certaines règles jugées trop rigides.
Cinéma : des cartes illimitées sans agrément du CNC
L’une des mesures phares du texte concerne les fameuses cartes illimitées proposées par les cinémas. Jusqu’ici, leur mise en place nécessitait un agrément préalable du Centre National du Cinéma (CNC). Désormais, les exploitants de salles n’auront plus cette contrainte administrative. Ils devront néanmoins respecter un prix minimal de référence, qui sera fixé par décret.
Cet assouplissement vise à contrer l’attrait grandissant des plateformes de streaming par abonnement (SVOD), comme Netflix ou Amazon Prime Video. Ces dernières constituent une réelle menace pour l’écosystème traditionnel du 7e art tricolore.
Promotion élargie et films d’auteur accessibles
La proposition de loi prévoit également d’élargir les opérations promotionnelles à la vente de billets en ligne. Objectif : s’adapter aux nouveaux usages des spectateurs.
Autre point important : l’accès aux films d’art et d’essai sera garanti dans les zones rurales. Une mesure destinée à éviter une fracture entre territoires urbains et ruraux. Le CNC pourra imposer aux distributeurs de consacrer une part minimale de diffusion à des salles situées dans des zones sous-peuplées.
Lutte contre les violences faites aux femmes
Le texte comporte aussi un volet sur la prévention des violences faites aux femmes. Les sénateurs ont adopté un amendement rendant automatique le retrait de l’aide du CNC aux producteurs ne respectant pas leurs obligations en la matière. Une réponse au mouvement #MeToo dans le milieu du cinéma.
La proposition de loi doit désormais être examinée par l’Assemblée nationale, avant une possible adoption définitive. Elle traduit la volonté du législateur d’adapter le modèle traditionnel du cinéma français à l’ère du numérique.